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Corps objet, corps machine ou corps ressenti?     le 13/08/2017

Le corps-objet, objectivé, machine à maîtriser et dompter, a trop pris le pas sur le corps vécu – ce que la phénoménologie appelle le corps propre, le corps tel qu’on l’habite, non pas partie du monde, mais ce par quoi on est au monde. Ce corps vécu était repoussé par l’ancienne morale, car trop charnel. Il est également ignoré par la science moderne, car pas assez matériel. Cette symétrie dans le rejet devrait donner à réfléchir.
Source: Olivier Rey, La fatalité du corps, Revue: La lettre de l'enfance et de l'adolescence 2004/4 (no 58), pp 7-12
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Fonction expressive, soulever le voile des sentiments     le 13/08/2017

Peut-on tout dire dans le cadre d’une séance d’hypnose ? Pourquoi pas. Mais si c’est une demande d’aide provenant du client, dont la souffrance se situe à ce niveau-là, c’est-à-dire d’un blocage au niveau de la fonction expressive, comment y répondre ? Je dirais que même un poète expert, qui a l’expérience d’avoir cherché à formuler ce qu’il ressent avec la précision la plus poussée, n’arrive pas à vraiment à tout dire de manière littérale. C’est pourquoi il se sert du pouvoir des métaphores, c’est-à-dire d’images qui font référence à une chose par ressemblance. Comme le soleil en tant qu’objet peut être utilisé pour évoquer la lumière, ou même la clarté au niveau psychique, c’est-à-dire une sensation bienfaisante, rassurante. Alors que le nuage noir pourrait au contraire symboliser une psyché chargée de problèmes, de doutes, d’insatisfactions.

Alors on prend une image pour dire une chose. Avec une limite cependant, car quand on est dans la métaphore on n’est pas précis. Si on a l’exigence de dire les choses avec précision il faut les situer dans l’espace et le temps. Il faut dire où ça c'est passé, quand ça c'est passé. C’est là où apparaît un autre concept, très aidant pour aider à situer une personne dans l’espace et le temps, qui est celui d’histoire de vie. Pouvoir visualiser sa vie comme une histoire, qui évolue, de chapitre en chapitre, voilà une sorte d’idéal de clarté, que je propose de tenir comme valable. En récitant l’un ou l’autre chapitre de son histoire de vie, une personne peut aussi utiliser des métaphores, pourquoi pas, mais alors celles-ci ne flottent pas dans une espèce de cadre irréel, au contraire elles sont directement liée à des lieux et des époques qui sont enregistrées dans la mémoire sous la forme d’une trajectoire de vie, linéaire, de la naissance au présent, ouvert sur la possibilité d’un futur.

Le questionnement ou auto-questionnement précis, sur la base des mots interrogatifs "qui", "quoi", "où", "quand", et même "comment", permettent de composer des énoncés dans un contexte où l'objectivité est en rapport avec une trajectoire de vie, c'est-à-dire à des événements historiques réellement vécus. J'ai évité la question "pourquoi", car celle-ci entraîne dans le domaine abstrait des conjectures, suppositions d'enchaînements de causes et d'effets qui ne sont pas forcément contrôlées par des faits. Evidemment, si les événements de la vie personnelle sont difficiles à raconter en tant qu'expériences marquantes car les sensations restées dans la mémoire sont encore si fortes qu'elles empêchent l'identification précise des choses à situer, il faut commencer par parler de cette sensation, et par le biais de métaphores. S'attarder sur une image, de la vérité d'une sensation pour éventuellement décerner, au bout d'un moment, quelques objets plus précis. Cette expression métaphorique, qui est celle du poète par excellence sert surtout à évoquer des sentiments et des sensations qui dépassent l'entendement. Les métaphores nous transportent, c'est d'ailleurs la signification étymologique du mot, qui vient du grec meta (au-delà, d'un lieu à l'autre) et pheros (porter). Mais les métaphores pquvent aussi transporter au-dedans, du moment qu'on les utilise en restant connecté à l'intention de rendre plus consciente la trajectoire de vie personnelle.
Source: Forum Saresca Hypnose
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Manque d'efficacité au travail     le 10/07/2017

Qu'un individu puisse être empêché de se concentrer sur une tâche ou un enjeu important de sa vie, cela dépend souvent en partie du fait qu'une émotion gênante crée un blocage. En gros, c'est cette émotion qui envahit l'espace interne et empêche l'attention de circuler de manière fluide, c'est-à-dire en se focalisant en premier lieu sur les éléments de réalité qui pourraient constituer des ressources permettant d'atteindre des objectifs. L'émotion envahissante bloque toute tentative d'élaborer une stratégie gagnante. Alors, peut-on procéder à un rééquilibrage?

L'hypnose est une méthode qui agit en tenant compte de la présence de cette émotion, ce qui veut dire qu'elle est accueillie plutôt que rejetée, dans un premier temps du moins et dans l'idée qu'on parviendra à l'équilibrer. Qu'est-ce que la présence de cette émotion signifie? Il n'y a que la personne qui la ressent qui puisse vraiment le dire, si elle possède les mots pour cela. Et si les mots manquent, une alternative est possible pour accueillir néanmoins les dynamiques que cette émotion envahissante suppose: les associations d'images, c'est-à-dire des bribes de significations, encore éparpillées dans l'appareil perceptif, qui n'a pas intégré un phénomène en tant que descriptible sous la forme d'un énoncé qui se réfère à un sujet et des objets.

L'attention c'est cette part du mental connectée à la machine corporelle. Elle est donc sensible au fait qu'éventuellement des besoins primaires n'aient pas été suffisamment satisfaits, et parmi eux on peut compter aussi le besoin de sécurité. Dans les cas où le problème surgit en milieu professionnel ou familial, une analyse en profondeur permet souvent de voir de manière plus précise si le manque d'efficacité n'est un problème motivationnel en rapport avec le contexte. Dans ce cas, il apparaît que le fait d'avoir à agir dans un environnement perçu comme injuste fasse baisser la motivation, comme dans les cas de mobbing au travail. De même, dans le cas où il y aurait des tâches à accomplir perçues comme peu intéressantes, s'il s'agit d'un parcours de formation ou d'un travail sous contrat. En prenant en compte ces paramètres, l'accompagnateur qui tente d'aider grâce à la méthode hynpnotique, va généralement légitimer les réticences de la personne en demande d'aide, car il est très sain d'avoir en soi l'idée de justice et celle de travail intéressant. Simplement, ce qui peut être modulé grâce à l'hypnose, c'est une attitude moins émotive face aux dures réalités, lorsque celles-ci sont à déplorer, de sorte à garder une capacité réactive et stratégique pour se mouvoir à moyen terme en fonction des intérêts réels.
Source: Forum Saresca Hypnose
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Concernant la sociothérapie, utilisée comme panacée     le 30/06/2017

Luigi Anèpeta propose une critique de la psychiatrie alternative, disant que cette approche tend à vouloir soigner les gens atteints de maladies mentales en leur proposant de vivre des expériences socialement significatives.

La sociothérapie intensive, telle qu'elle est souvent pratiquée, comme alternative à la médicamentation chimique ou à l'internement, dans les cas psychiatriques, pourrait bien constituer un projet qui finit par créer une sorte de sur-adaptation sociale de personnes fragiles dans leur psychisme, qui sont en quelque sorte "mises à l'abri de leur monde intérieur à travers le renforcement d'un réseau d'interaction (avec les opérateurs, les autres patients, les amis, les gens de la famille, les collègues de travail, etc.) dans l'idée que c'est uniquement ainsi qu'elles pourront avoir un contact avec la réalité. (...) Comme si seule la capacité d'avoir des relations sociales était l'expression des parties saines de leur personne, ce qui pouvait leur garantir d'être à l'abri de leurs cauchemars internes".

Il se pourrait donc que cela ne marche pas très bien, s'il est vrai que ces personnes malades, pour se sentir mieux, "ont besoin d'une explication concernant les nœuds et les dynamiques conflictuelles qu'ils impliquent, et dont la solution peut certes être facilitée par un environnement favorable, mais doit quand même en dernier lieu advenir dans le registre de la subjectivité ou de l'intersubjectivité".

"Parmi les besoins des patients il y a aussi celui de comprendre le rapport entre l'histoire sociale et leur propre subjectivité, c'est-à-dire ce qui advient au sein de leur propre espace interne, quelles sont les dynamiques psychologiques qui le tourmentent, quelle est la signification des symptômes qui l'affligent, qu'est-ce qu'ils peuvent faire activement pour les dénouer."


Mon commentaire: certes, dans le cadre de l'hypnothérapie ericksonienne, il n'est pas question de guérir des maladies mentales, ni même de les identifier. Cependant il arrive que des clients ont derrière eux un vécu "psychiatrique" pour lequel ils ont déjà été en traitement et dont ils portent en eux le souvenir conscient. Parfois le "trouble" est encore actuel, mais quoiqu'il en soit, dans le cadre d'une séance d'hypnose, ce qu'il est possible de faire c'est tout au plus à faire l'exploration attentive du monde interne et trouver des connexions entre ce qui est ressenti avec des symboles. Et si les symboles n'apparaissent pas encore de manière claire, la façon de procéder, dans un certain flou verbal, conduit néanmoins à marquer durablement l'imaginaire, par des sensations ancrées, ce qui ultérieurement risque bien de produire des symboles, purement subjectifs, créés dans la coopération du conscient et de l'inconscient, dans un travail interne.
Deuxièmement, l'hypnothérapie ne propose pas une méthode permettant de découvrir directement des causes aux symptômes, par le biais d'explications rationnelles exhaustives, cependant elle tire le client vers ce qui est profond dans sa compréhension subjective, justement dans un processus de compensation de ce qui a cours dans l'effort d'adaptation sociale, dans la vie en général, quand ce qui est bien ou mal, désirable ou non, dépend de normes externes.

Source: Luigi Anèpeta: Al di là della Psichiatria. Proposta di un modello alternativo, 2009, conférence à Rome
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Guérison par la chimie? L'imaginaire collectif y croit!     le 29/06/2017

Emancipés de l'aspect dogmatique et autoritaire des systèmes d'interprétation traditionnels religieux, "les êtres humains ont choisi, en grande majorité, de flotter à la superficie de la conscience, en s'employant à affronter des problèmes pratiques plutôt que d'accepter le défi de la complexité".

"Ainsi la promesse de la néopsychiatrie de pouvoir guérir avec des substances chimiques toute forme de mal-être psychique et psychosomatique a fait une percée dans l'imaginaire collectif. Une telle promesse a été forgée sur la base de découvertes mirobolantes en neurobiologie, en grande partie étrangères à la conscience commune, de laquelle étaient et sont dépositaires les psychiatres. La référence au cerveau et à la pensée comme à des systèmes complexes et mystérieux auxquels ne peuvent avoir accès que des spécialistes - besoin de référence n'ayant jamais été entièrement surmonté au niveau de l'imaginaire collectif - s'est donc proposée, avec une intensité particulière. Ceci a produit une confiance aveugle dans les psychiatres" qui ne se sont pas opposés, mais ont accepté de collaborer avec "les experts en marketing offerts par les industries ont organisé une stratégie de communication à trois niveaux".

"Dans le rapport avec le public, ils ont traduit le savoir ésotérique qu'aurait produit la neurobiologie en des formules extrêmement simples et faciles à comprendre, centrées sur le fait que la complexité cérébrale comporte comme noyau ultime de son fonctionnement la production de substances chimiques qui permettent la communication entre les neurones (les neurotransmetteurs). Sur cette base, la maladie va être attribuée au défaut ou l'excès d'un neurotransmetteur, et sa cure sera tournée vers la restauration de l'équilibre normal neurotrsansmissif".

"Une ultérieure stratégie a consisté à classer les maladies psychiques qui auparavant relevaient seulement de trois catégories (névrose, psychose et personnalité psychopathe) en maladies biologiques qui sont euphémistiquement qualifiées en termes de désordres" ou troubles, comme les troubles bipolaires, troubles de l'attention, trouble d'attaque panique... "Les psychiatres réussissent à se faire passer pour des scientifiques qui parlent en code, comme les physiciens ou les chimistes" en adoptant des sigles aussi bien pour les différents troubles que pour les substances actives contenues dans les médicaments chimiques censés les apaiser".

"La dernière stratégie concerne la recherche sur les maladies mentales et l'effet des médicaments" Cette recherche se propage en brandissant des images neuroradiologiques, censées démontrer comment l'angoisse, la dépression, la schizophrénie, etc. sont des maladies biologiques. Et concernant les effet de la chimie médicamenteuse, puisque les recherches sont sponsorisées par l'industrie pharmaceutique, elles seront unanimes à attester l'efficacité thérapeutique et à en minimiser les effets collatéraux".

Source: Luigi Anèpeta: Al di là della Psichiatria. Proposta di un modello alternativo, 2009, conférence à Rome
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Critique de la néopsychiatrie (médicalisation chimique)     le 29/06/2017

Luigi Anepèta est un psychiatre fortement engagé dans la défense de l'antipsychiatrie, c'est-à-dire la possibilité de donner une autre définition de la maladie mentale et par conséquent un autre traitement. Il propose d'envisager que la néopsychiatrie est une mystification idéologique qui conduit à des abus dans la médicalisation chimique. La vision néopsychiatrique ramène les problèmes psychiques à une "maladie mentale", due à l'excès ou au défaut de substances chimiques. Cette codification s'est si bien divulguée qu'elle est désormais banalisée, acceptée dans le sens commun. Cependant c'est surtout l'avidité des grandes industries pharmaceutiques qui est ainsi satisfaite, tandis que le soulagement à la souffrance des personnes souffrant de perturbations psychiques n'est traité que superficiellement.

Anèpeta soutient que le prestige des solutions amenées par la néopsychiatrie est rendu possible du fait que la population attend une solution radicale et "magique" au problème des dérangements psychiques. Mais si on creuse un peu la question de la validité des paradigmes explicatifs, on peut aisément constater les points faibles de ce modèle. Malheureusement la conscience critique sur cette question n'est pas encouragée, puisque les mass-médias continuent à véhiculer des flux d'informations qui présentent toujours de manière avantageuse les nouvelles découvertes proposées selon la logique néopsychiatrique, en confirmant à chaque fois l'idée que les facteurs génétiques et biologiques sont déterminants dans toutes les types de désordres psychiques. "L'angoisse et la dépression ne sont plus des syndromes, c'est à dire des formes névrotiques non structurées, mais bien des dysfonctions" traitées directement. C'est un peu comme si les médecins se contentaient de traiter la fièvre, par des médicaments destinés à la faire baisser, sans comprendre en quoi elle est l'effet visible d'une autre pathologie qui couve.

Pour Anèpeta "les conflits psychodynamiques, quelle qu'en soit la genèse, représentent un potentiel évolutif", c'est-à-dire la possibilité d'atteindre un niveau de développement plus haut, compte tenu qu'il y a une dualité potentiellement en conflit en tout humain, la part sociale et la part individuelle. L'être humain est doté d'une double nature, qui est à l'origine des tensions psychiques qui l'agitent parfois: "il s'agit d'un animal radicalement social qui vit du début à la fin dans une interaction perpétuelle avec les autres, mais en même temps, il est doté d'une identité individuelle, une vocation à être d'origine génétique et un besoin d'individuation". "Il a donc besoin d'appartenir et s'intégrer au groupe avec lequel il interagit, mais en même temps, de se différencier au point de sentir que ses choix de vie sont dictées par sa propres volonté et expriment sa liberté".

Pour expliquer en quoi la pathologie est un symptôme de vitalité intérieure refoulée d'un moi qui "tout en poursuivant son individuation, doit quand même composer avec le milieu social et avec le monde tel qu'il est représenté intérieurement", Anèpeta utilise la métaphore du tremblement de terre. Les réactions psychiques intenses sont à comprendre comme des manifestations de l'inconscient dynamique, qui va tenter d'extérioriser l'énergie d'un jet, dans une tentative de guérison de ce qui se trouve en dessous et qui avait été blessé ou était en prise à des conflits: "ce sont des messages significatifs que l'inconscient lance à la conscience pour lui faire part qu'il y a des problèmes à résoudre".

Anèpeta insiste particulièrement sur le fait que la néopsychiatrie, en fondant sa méthode sur l'idée de "vulnérabilité génétique", facilement traduisible en termes biochimiques, minimise de façon drastique la reconnaissance du fait que ce sont des expériences subjectives et sociales qui sont très souvent à l'origine des troubles. Ils ont le défaut d'interpréter les manifestations "explosives" de l'inconscient comme des signaux d'un déséquilibre naturel. Ils laissent croire que la maladie mentale est de même nature que la maladie somatique et que celle-ci ne dépend pas du rapport entre le sujet et le monde social ou n'a rien à voir avec l'effort d'individuation et les conflits que cela suppose.

"Si le moi était en état de décoder les symptômes en leur attribuant leur juste signification une grande partie du mal-être psychique fondrait comme neige au soleil, ou mieux, il se traduirait en problèmes à résoudre". Mais... "il advient que la conscience, entichée du mythe de son unité, ne peut décodes les messages qui parviennent de l'inconscient et d'autant moins les accueillir comme étant les expressions de subjectivités impersonnelles y habitant".

Note de Saresca: Un sujet qui chercherait à comprendre par lui-même ce qui se passe en profondeur, risque de mal interpréter les messages de son propre inconscient et de se retrouver encore plus déboussolé. C'est donc ici qu'un accompagnement thérapeutique par le dialogue, même en état d'hypnose légère, peut se révéler bien plus fructueux que la méthode d'équilibrage automatique par des médicaments chimiques. C'est quand le thérapeute arrive à canaliser l'attention sur l'aspect psychodynamique et vital des messages de l'inconscient que quelque chose peut se débloquer.


Source: Résumé de la première partie du texte de Luigi Anèpeta: Al di là della Psichiatria. Proposta di un modello alternativo, 2009, conférence à Rome
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L'introversion comme regard porté vers le dedans     le 28/06/2017

Chaque conscience individuelle vit dans l'interface entre deux mondes: celui externe, qui s'affiche à travers les sens, et celui interne, qui devient perçu comme le "siège" de l'identité propre. Le trait de personnalité introverti/extraverti signifie simplement que certains sujets semblent plus attirés par le monde externe, d'autres par le monde interne: les uns pensent, sentent et agissent sur la base des données arrivant du monde extérieur; les autres filtrent ces données au travers de leur monde interne et leur donnent des significations subjectives. Alors que cette distinction a été à l'origine rendue explicite et valorisée par Jung, elle devrait aujourd'hui être repensée, parce que, dans notre monde, l'introversion est de plus en plus devenue l'expression d'un trait négatif de la personnalité. Etre introverti signifie ni plus ni moins être renfermé, solitaire, peu communicatif, timide, peu sûr de soi, maladroit, inadapté, etc. Un tel préjugé est souvent malheureusement partagé aussi par les introvertis eux-mêmes, qui vivent dans l'inconfort leur propre diversité et font tout ce qu'ils peuvent pour la cacher ou la nier, en tentant d'homologuer leur comportement sur celui des autres.

Source: Luigi Anèpeta, L'introversione come modo di essere (Vademecum sull'introversione) introduction au livre: Saggio Timido, docile, ardente (Franco Angeli, Milan 2007)
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Conscience de soi, conscience écologique, conditions d'immanence     le 24/06/2017

"Internaliser des sentiments et des procédures écologiques (...) en tant que médiation religieuse dans la recherche du sacré. De cette façon, les habitudes écologiques de soin responsable envers l'environnement et la nature deviennent partie intégrée d'un système de crédos écologiques. La convergence entre ces deux univers de pratiques semble indiquer l'existence d'horizons imaginaires communs entre l'écologie et la spiritualité, que nous allons appeler "pratiques d'auto-cultivation", en tant que cheminement vers la santé et le bien-être physique, mental et spirituel. L'idée de cultivation peut prendre deux sens (...) l'un se réfère au sujet-self, l' auto-cultivation incorpore alors un ensemble de pratiques auto-éducatives que nous identifions comme une forme d'ascèse dans le monde, entendu comme occasion d'arriver à une amélioration des conditions personnelles à travers le soin du corps et de l'âme. De ce fait, pendant que le soin du corps suppose l'apprentissage d'une façon de s'alimenter sainement, de pratiquer de l'exercice physique et d'utiliser des formes de médecine alternative, le soin de l'âme, aussi, comprend un certain nombre de connaissances relatives aux nouvelles formes de spiritualité, les thérapies alternatives et la méditation, entre autres. De l'autre côté, la cultivation de l'environnement se rapporte à la préoccupation écologique de la durabilité de la nature, de l'éducation environnementale et de la survie de la planète. Dans ce domaine de pratiques, la consommation de produits écologiques, le recyclage et l'agriculture bio peuvent être mis en évidence, entre autres. Même si la culture du self et et celle de l'environnement n'apparaissent pas toujours interreliées, la probabilité qu'elles le soient est significative étant donné une tendance à la complémentarité entre les processus de sacralisation de la nature et ceux de "naturalisation" du sacré. La raison qui soutient ces pratiques d'auto-cultivation peuvent être situées en fonction d'un certain "esprit du temps", en accord avec les tendances et transformations observées dans un concept profond de religion de l'époque contemporaine, qui conduit vers un déplacement de la transcendance à l'immanence. Ainsi, alors qu'il était placé hors du monde le Dieu des religions à transcendance laisse peu à peu place à un Dieu dans le monde, qui apparait sous la forme des énergies et expériences psycho-mystiques, caractérisant ce qui a été nommé en tant que "religions du self". (traduit de l'anglais)
Source: Isabel Cristina Moura Carvalho et Carlos Alberto Steil – 2008 - The Sacralization of Nature and the ‘Naturalization’ of the Sacred: theoretical contributions for the comprehension of the intercrossing between health, ecology and spirituality
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